Brahmi Néjat
Archéologie et histoire religieuse du Maghreb antique
Archéologie et histoire religieuse du Maghreb antique
Chercheur associée AOROC, UMR 8546 CNRS-ENS
Professeur certifiée (Saint Lô)
THÈMES DE RECHERCHE
Nos travaux de recherche sont consacrés aux faits religieux en Maurétanie occidentale aux époques maurétanienne et romaine. A partir de sources variées (épigraphie, architecture, statuaire, mosaïques, mobiliers cultuels), il s’agit de mettre en évidence les croyances et pratiques religieuses qui sont le fruit non seulement de permanences, mais aussi de réceptions/réinterprétations de phénomènes religieux en circulation. Nos problématiques s’articulent autour de deux grands thèmes :
1. Société et territoire
- Une perspective spatiale du religieux
La problématique spatiale met en évidence des croyances et des pratiques spécifiques à chaque territoire : celui de la domus dans le cadre du culte domestique, celui de la ville et de l’arrière-pays et celui de l’espace d’influence des cités.
- Construction et renouvellement des identités en diachronie
Le cadre chronologique de la longue durée permet d’appréhender les faits religieux sur les périodes maurétanienne et romaine. Cette analyse est donc guidée par deux prismes de lecture : la présence de l’héritage du passé maurétanien et les effets et les conséquences de la romanisation. La question des processus et des modalités de l’intégration et celle de la romanisation, dans le domaine religieux et politiques, sont au cœur des problématiques posées.
2. Croyances et pratiques rituelles
- Cultes et rites, topographie du religieux
Il s’agit d’étudier les cultes et les monuments religieux attestés dans les cités de Maurétanie occidentale avant et après l’annexion romaine (divinités, rites, institutions religieuses, monuments…).
- Place de la dynastie impériale dans la religion de la cité
Cette étude s’intéresse aux différentes manifestations cultuelles suscitées par la dynastie impériale à l’époque romaine. Il est également question de déterminer la manière dont le culte impérial est pris en charge par différentes institutions cultuelles au sein de chaque cité, mais aussi dans un cadre provincial plus large et dans le cadre de l’échelle africaine.
- Dimensions sociales et politiques du fait religieux
Les analyses de la sphère publique comme de la sphère privée du religieux montrent une grande diversité religieuse, reflet de communautés civiques cosmopolites. Les études portent aussi sur les différentes composantes dans chaque cité : les élites, les femmes, les affranchis, les esclaves, les orientaux…
TRAVAUX EN COURS
Catalogue des autels domestiques et topographie religieuse dans les domus des cités de Maurétanie tingitane
Le culte domestique fait référence à un ensemble de pratiques cultuelles rendues par la familia dans le cadre privé de la demeure et renvoie à des actions religieuses quasiment quotidienne. Dans l’architecture domestique, l’espace qui lui est consacré est matérialisé par l’existence de ce qu’on appelle traditionnellement un « laraire » qui peut prendre des formes très variées. Le laraire peut être clairement identifiable quand on découvre une niche aménagée dans un mur ou un enduit peint figurant les dieux Lares accompagnés du genius du parter familias. Mais il arrive aussi qu’il soit simplement signalé par la présence d’autels accompagnés ou non de statuettes à l’effigie des divinités tutélaires de la domus. Dans le cadre d’une thèse de doctorat sur les faits religieux à Volubilis à l’époque romaine, une importante série d’autels a pu rendre compte de ce type de pratiques cultuelles (plus de 70 autels). Aujourd’hui, cette étude est élargie à l’ensemble des sites de Maurétanie tingitane et a donné lieu à différentes missions de recherche (Volubilis et Musée Archéologique de Rabat en octobre 2013, conservation de Chellah en octobre 2014). Le contexte archéologique des autels permet d’entrevoir la topographie du sacré à l’intérieur des domus des cités de Maurétanie tingitane.
Archives : les premières fouilles au Maroc
PARCOURS
- 2009 : CAPES d’Histoire-Géographie
- 2008 : Doctorat d’Histoire romaine de l’Université du Maine, Le Mans, Centre d’Études des Sociétés Antiques et Médiévales (CESAM), sous la direction de Marie-Claude L’Huillier : Volubilis : Approche religieuse d’une cité de Maurétanie Tingitane (du milieu du Ier siècle à la fin IIIe siècle ap. J.-C).
Mention Très honorable avec félicitations à l’unanimité du jury. Jury composé de Mmes Michèle Coltelloni-Trannoy (Professeur à l’Université de Marne-la-Vallée Paris-est), Véronique Brouquier-Reddé (Chargée de recherche au CNRS, UMR 8546, CNRS/ENS rue d’Ulm, Paris) et de MM. Michel Christol (Professeur à l’Université de Paris-1), Hassan Limane, (Professeur à l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, Rabat, Maroc) et Jean Peyras (Professeur émérite d’histoire romaine à l’Université de Nantes). - 2001 : DEA d’histoire romaine à l’Université de Nantes sous la direction de Jean Peyras : Contribution à l’étude du panthéon volubilitain. Mention Très bien.
- 2000 : Maîtrise d’histoire ancienne à l’université de Bretagne Sud, Lorient sous la direction de MM. Christophe Vendries et Hassan Limane : Recherche sur le culte privé à Volubilis à travers l’étude des autels domestiques. Mention Très bien
Missions archéologiques : 2009-2012
Membre de la mission franco-marocaine de Kouass (Maroc). Programme de recherche quadriennal (Ministère des Affaires Étrangères et Européennes, École française de Rome, Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine de Rabat), sous la direction de V. Bridoux (AOROC, UMR 8546) et M. Kbiri Alaoui (INSAP). Étude de l’établissement de l’époque antique à l’époque médiévale. Co-responsable du secteur 3 de la fouille. Collaboration aux campagnes de 2009, 2010, 2011 et 2012.
Programme international
Identités et spécificités des cultures du Maghreb antique (labex TransferS) : collaborateur