Le droit égyptien aux époques tardive et gréco-romaine. Lecture de textes démotiques
Sandra Lippert
Le jeudi 10h-12h, par quinzaine, Archéochapelle, Laboratoire d’archéologie UMR 8546 AOROC (3e étage, escalier A). École normale supérieure, 45, rue d’Ulm, 75005 Paris
Première séance : jeudi 21 octobre 2021
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L’émergence de l’écriture démotique est intimement liée aux réformes administratives et légales de la XXVIe dynastie, dans la mesure où la diffusion des décrets, missives, règlements et nouveaux modèles d’actes juridiques rédigés en démotique par la chancellerie saïte a sans doute joué un rôle majeur dans la propagation de cette nouvelle écriture administrative dans toute l’Égypte. C’est donc majoritairement à travers les textes démotiques que nous pouvons étudier les dernières 750 années de l’histoire du droit égyptien, une phase marquée d’abord par une réglementation intensifiée, puis par l’apparition de la première collection de lois, comprenant des modèles de différentes types d’actes, ainsi que d’un manuel didactique qui témoigne de l’intérêt porté à la formation rigoureuse du personnel juridique, c’est-à-dire les juges et les notaires. L’époque ptolémaïque voit la confirmation de ce corpus du droit égyptien en tant que base de la juridiction des tribunaux indigènes. L’évolution du formulaire des actes juridiques pendant des siècles atteste d’une pratique notariale vivante et capable de s’adapter, et ce n’est qu’à la fin du Ier siècle de notre ère, cent ans après le passage de l’Égypte sous la domination romaine, que la rédaction d’actes notariaux en démotique cesse définitivement.
Ce cours s’inscrit dans la continuité de la thématique abordée dans le cadre d’une charge de conférences de trois ans à l’EPHE (2018–2021) ; il est toutefois possible d’y participer sans avoir suivi les cours précédents, à condition d’avoir des connaissances, au moins de base, de l’écriture démotique. Nous allons approfondir le sujet de la juridiction avec la lecture d’extraits du code judiciaire et d’un compte rendu d’un procès devant les juges égyptiens (laocrites) ainsi que d’exemples d’actes de cession après jugement.
Responsable : Sandra Lippert