Néarque de Crète et ses voyages entre la géographie et l’histoire
Veronica Bucciantini

, par Jean-Michel Colas

Jeudi 3 mai 2018 à 17h30, salle F (escalier D, 1er étage), École normale supérieure, 45, rue d’Ulm, 75005 Paris
Conférence dans le cadre du séminaire « Géographie historique et géoarchéologie »


Néarque a été considéré par certains critiques modernes comme « l’un des écrivains les plus véridiques de l’antiquité ». Cette idée a été contestée par Ernst Badjan, qui a considérablement réduit la fiabilité et a souligné le caractère de selfglorification du travail de Néarque. À la suite de cette thèse, Albert Brian Bosworth a donné une nouvelle valeur au témoignage du navarque, protagoniste incontesté des événements décrits et donc capable de fournir une version réaliste des faits. De tous les historiens d’Alexandre, Néarque est le seul qui, après la descente des fleuves indiens et l’arrivée aux bouches de l’Indus, avait reçu la mission d’explorer le littoral, lors de son périple océanique. Le navarque s’est montré un observateur avisé et il a surtout retenu ce qu’il avait considéré comme utile : l’ensemble des observations nautiques, géographiques, botaniques, zoologiques offrait, en effet, une documentation abondante, qui répondait bien aux vœux d’Alexandre. Dans les fragments du travail historiographique de Néarque, le paysage est scrupuleusement enregistré, dans sa variété : en réunissant les données du Périple et celles des autres historiens d’Alexandre, on pourrait probablement obtenir une nouvelle géographie de l’Inde. Il y a, toutefois, quelques difficultés à reconstruire le paysage historique en relation avec le paysage réel, parce que le texte du Périple ne transmet pas une photo de l’espace parcouru, de sorte que l’aspect actuel des lieux puisse servir à comprendre ce que le texte ne semble pas révéler.

Séminaire Géographie historique et géoarchéologie 3 mai 2018

Responsable : Anca Dan