Vendredi 14 mars, 10h-12h, salle F : Topographie et architecture du quartier royal ptolémaïque (dans le cadre du séminaire d’architecture de J.-Y. Marc)
Cycle de conférences Décor et architecture dans l’Alexandrie ptolémaïque
Eleni Fragaki
Le vendredi 14 mars de 10h à 12h.
Les jeudis 20, 27 mars et 3 avril de 10h30 à 12h30.
En salle F et en ligne sur https://meet.goto.com/GEGO
Eleni Fragaki, Mercator Fellow à l’Université d’Augsbourg, est Professeure invitée du Département des Sciences de l’Antiquité de l’ENS, du 10 mars au 11 avril 2025. Vous êtes cordialement invités à ses conférences sur l’Alexandrie ptolémaïque, à l’ENS et en ligne.
Responsable Jeanne Capelle : Contact
Eleni Fragaki sera par ailleurs présente tout au long de son séjour à l’ENS à son bureau du Département des Sciences de l’Antiquité. Prise de rendez-vous
Vendredi 14 mars, 10h-12h, salle F : Topographie et architecture du quartier royal ptolémaïque (dans le cadre du séminaire d’architecture de J.-Y. Marc)
Situés dans une zone côtière où le sous-sol a été fortement perturbé, les célèbres basileia
alexandrins ne peuvent être appréhendés qu’à partir des sources littéraires et de quelques
vestiges archéologiques très fragmentaires. Bien que tardive, la description de Strabon
fournit de précieux indices topographiques qui donnent une idée de la configuration
générale de ce vaste domaine palatial. Les éléments architecturaux les plus anciens, d’ordre
dorique et ionique, semblent se rattacher à la tradition des grands chantiers micrasiatiques
de la haute époque hellénistique. En revanche, les chapiteaux corinthiens reflètent un style
local qui se développe progressivement. Combinés aux données du terrain, certains passages
des auteurs antiques invitent, par ailleurs, à des comparaisons avec l’architecture royale et
funéraire macédonienne. Deux constructions éphémères connues uniquement par ces
textes, la tente d’apparat de Ptolémée II et le bateau de plaisance de Philopatôr, pointent
dans cette direction tout en révélant le luxe et l’exotisme des matériaux et du décor au sein
de la cour lagide.
Jeudi 20 mars, 10h30-12h30, salle F : De Pétra à Pompéi : le fantôme de l’architecture alexandrine (dans le cadre du séminaire Décor et architecture de S. Blin, A.-A. Malek, Cl. Vibert-Guigue) ; discutante : J. Dentzer-Feydy
La ressemblance entre les constructions fictives du deuxième style pompéien et certains
monuments de Pétra, notamment des tombes rupestres, a été remarquée très tôt dans la
bibliographie moderne.de reconnaître l’influence alexandrine aussi bien sur les fantaisies architecturales des
fresques que sur les façades nabatéennes, qui offriraient par conséquent un reflet éloquent
de l’architecture en grande partie disparue de la capitale lagide. Après avoir retracé le
cheminement de ce long débat, étroitement lié à l’interprétation controversée de la peinture
pariétale romaine et de son iconographie, l’attention se concentrera sur l’apport des
découvertes archéologiques des dernières décennies. Les perspectives qui s’ouvrent ainsi
permettront d’appréhender ces enjeux complexes sous une lumière nouvelle et pourront
alimenter la discussion.
Jeudi 27 mars, 10h30-12h30, salle F : Au-delà de la dualité gréco-égyptienne : l’exemple des nécropoles et des hypogées hellénistiques (dans le cadre du séminaire Décor et architecture de S. Blin, A.-A. Malek, Cl. Vibert-Guigue ; discutant : J.-Y. Marc)
Rares témoignages de l’architecture ptolémaïque d’Alexandrie, les tombes monumentales
furent explorées dès le XIXe siècle. À l’instar des analyses de la culture matérielle de la
capitale lagide qui ont prédominé jusqu’à récemment, l’intérêt s’est longtemps focalisé sur le
degré d’hellénisation – ou d’égyptianisation – du décor de ces hypogées. Dans le même
esprit, on a recherché les origines de leur plan et de leur morphologie tantôt dans le monde
grec et macédonien, tantôt dans l’Égypte pharaonique. Or, un examen critique de
l’historiographie met en évidence les questions méthodologiques complexes posées par
cette dichotomie et les limites d’un tel cadre interprétatif. Une nouvelle approche, inspirée
des théories de la mondialisation et de l’agentivité, permet d’élargir l’horizon vers d’autres
relations interrégionales, notamment avec le Proche-Orient, mais aussi de déplacer le cœur
de la réflexion vers les caractéristiques matérielles des structures, leur diffusion et leur
évolution.
Jeudi 3 avril, 10h30-12h30, salle F : Automates, statues animées et autres truquages : entre amusement, idéologie royale et religion (dans le cadre du séminaire Décor et architecture de S. Blin, A.-A. Malek, Cl. Vibert-Guigue ; discutant : M. Fuchs)
Bien attestés à Alexandrie, les automates, statues animées et autres truquages se rattachent
à une longue tradition d’ingénierie qui s’est développée dès les IIIe s. av. J.-C. au sein du
Musée et de la Bibliothèque. Les traités techniques décrivent les mécanismes et les procédés
de fabrication de ces dispositifs avec suffisamment de précision et de détails pour permettre
leur restitution. En effet, reposant sur les mêmes principes physiques que les machines et
appareils de caractère utilitaire conçus par les savants alexandrins, ces artifices, longtemps
abordés dans la recherche moderne du point de vue de l’histoire des sciences et de la
technologie, étaient parfaitement fonctionnels. Cependant, si les aspects à la fois théoriques
et pratiques de leur création se dégagent clairement des sources textuelles, les circonstances
exactes de leur utilisation sont plus difficiles à cerner. Leur rôle dans le contexte politique,
socio-culturel et religieux de l’époque n’a été exploré que récemment et reste à débattre.